Hume 97 vmc : L'identité du moi n'est pas objet d'expérience [Trai. Nat. Hu.]

Publié le par Maltern

Hume 97 : L'identité du moi n'est pas objet d'expérience [Trai. Nat. Hu.]

1711-1776 [1737] p

 

* L'expérience ne me livre de Moi qu'un flux de perceptions particulières mais jamais le Moi.

[Pour Hume, toute idée a son origine dans l'expérience. Or, s'agissant de l'idée du moi, l'expérience ne nous livre qu'un flux perceptif, mais jamais la perception d'un moi constant et identique, d'un moi substance. Tel est l'un des paradoxes de l'empirisme.].


« Il y a certains philosophes qui imaginent que nous avons à tout moment la conscience intime de ce que nous appelons notre moi ; que nous sentons son existence et sa continuité d'existence ; et que nous sommes certains, plus que par l'évidence d'une démonstration, de son identité et de sa simplicité parfaites.

[...] Pour ma part, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi, je bute toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaud ou de froid, de lumière ou d'ombre, d'amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. Quand mes perceptions sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps je n'ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n'existe pas.

[...] Mais, si je laisse de côté quelques métaphysiciens de ce genre, je peux m'aventurer à affirmer du reste des hommes qu'ils ne sont rien qu'un faisceau ou une collection de perceptions différentes qui se succèdent les unes aux autres avec une rapidité inconcevable et qui sont dans un flux et un mouvement perpétuels. »

[David Hume, Traité de la nature humaine, 1737, livre 1, 4e partie, section VI, trad. Leroy, Aubier, 1962.]


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